Depuis des dizaines d’années, des structures de toutes sortes (clubs sportifs, sociétés nautiques, collectivités, associations de protection de l'environnement, etc.) organisent des ramassages des déchets abandonnés pour épargner les écosystèmes et restaurer les milieux.
Isabelle Poitou, pendant sa thèse sur les macrodéchets en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, constate le manque de politiques concertées sur la question des déchets abandonnés ou qui aboutissent en milieux aquatiques, elle fonde alors l’association MerTerre consacrée à la réduction de cette pollution majeure.
MerTerre initie la création du premier Observatoire des déchets en Milieux Aquatiques (ODEMA). Il constitue les prémices du projet de plateforme collaborative. Et élabore des protocoles simplifiés pour les ramassages des déchets sauvages diffus. Il s’agit d’apporter des connaissances sur les quantités, qualités et origines des déchets afin de définir des programmes de réduction adaptés à leurs caractéristiques.
Pour appliquer la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin, l’État commence à rassembler les acteurs engagés (associations, scientifiques, services de l’État, établissements publics, etc.) au sein de groupes de travail.
MerTerre intègre les groupes de travail (Grenelle de l'environnement, Grenelle de la mer, Atelier Déchets Marins, groupe descripteur 10 pour la DCSMM) permettant de faire avancer les plans d'actions, la législation sur les déchets sauvages et structurer progressivement la vision d’un outil collaboratif d’aide aux politiques publiques.
MerTerre travaille à l’adaptation française du programme de sciences participatives Adopt’ a Beach développé aux États-Unis et en Europe du Nord pour récolter les données issues des ramassages citoyens de façon standardisée et centralisée grâce au soutien du ministère de l'écologie. Cette même année ont lieu les premières rencontres des collecteurs de déchets sauvages organisées par Denis Blot, Université Picardie et Nature Libre avec l’idée de fédérer les initiatives.
2èmes rencontres des collecteurs de déchets sauvages (Marseille) organisées par MerTerre permettant de recueillir les besoins d’une grande diversité d’acteurs et de préciser l’idée d’un outil au service de cette communauté.
Pour être adapté à des besoins concrets, MerTerre propose de concevoir avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Ministère de la Transition Écologique (MTE), un site pilote pour la France en Région Sud : ReMed Zéro Plastique. Ses fonctionnalités, développées en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), sont pensées pour convenir à l’échelle nationale. Cette plateforme est un outil collaboratif pour la structuration du réseau d’acteurs engagés dans la réduction des déchets sauvages qui peuvent aboutir en Méditerranée.
Mise en ligne de la plateforme ReMed Zéro Plastique et de son programme de sciences participatives Adopt’1 Spot. Elle est construite en cohérence et dans un objectif de renforcement mutuel avec la démarche Charte Zéro plastique portée par l'Agence Régionale Pour la Biodiversité et l'Environnement de Provence-Alpes-Côte d'Azur (ARBE).
Lancement de la plateforme nationale Zéro Déchet Sauvage, fruit de l’expérience de la plateforme ReMed Zéro Plastique, et du travail accompli par le Comité de Pilotage (MerTerre, Mosaic - unité de service du Muséum national d’Histoire naturelle, Ministère de la Transition Écologique, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur), les structures copilotes et le Comité Scientifique constitué de professionnels spécialisés sur le sujet.
Grâce à un travail collaboratif avec les structures copilotes, le déploiement de la plateforme Zéro Déchet Sauvage est pris en charge dans plusieurs territoires locaux. Grâce à la remontée d’informations, elle s’adapte ainsi continuellement aux besoins des acteurs engagés sur le terrain partout en France. Des projets pilotes essaiment partout en France. En Bretagne, en Occitanie, en Région Sud ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes des diagnostics, basés sur l’analyse de ces données, sont ainsi élaborés en lien avec les collectivités, les pouvoirs publics et les gestionnaires d'espaces naturels.
Les plateformes vont continuer à évoluer pour s’adapter au mieux aux besoins de chacun (mise en place d’un outil de signalement des zones d’accumulations préférentielles, création d’un espace spécifiquement dédié à aider les collectivités dans l’élaboration de plans d’actions…) Des rencontres entre les différents collèges d’acteurs et les partenaires de la plateforme seront programmées afin de permettre les échanges et partages d’expériences, de solutions et des défis spécifiques rencontrés. Des plans d’actions pourront être mis en place dans plusieurs territoires grâce aux diagnostics élaborés avec un processus de capitalisation des bonnes pratiques visant la réplicabilité.