Bilan des données Zéro Déchet Sauvage : zoom sur le territoire de l'Occitanie

En Occitanie, le réseau Zéro Déchet Sauvage animé par le CPIE Bassin de Thau et ses partenaires témoigne d’un engagement croissant contre les déchets sauvages. Depuis 2019, 72 structures se sont mobilisées, réalisant près de 400 opérations de ramassage et sensibilisant plus de 8 500 participants. Si le littoral a longtemps été au cœur des actions, les initiatives s’étendent désormais vers l’intérieur des terres et les zones de montagne.

Publié le 26/11/2024 (mis à jour le 26/11/2024)

CPIE Bassin de Thau, copilote engagé en Occitanie

Le CPIE Bassin de Thau est un réseau labellisé d’organisations et de citoyens, œuvrant, avec audace et humanisme, à la prise en compte de la transition écologique par les acteurs du territoire.

  1. Renforcer la puissance d’action en faveur de la transition écologique des acteurs du territoire
  2. Faire de ce territoire un tremplin vers des innovations écologiques et solidaires
  3. Accompagner les pouvoirs publics dans leurs prises de décisions
  4. Initier et réaliser des projets collectifs ambitieux et innovants pour un développement durable du territoire
  5. Cordonner, professionnaliser et développer le rayonnement des membres du réseau CPIE Bassin de Thau

Le CPIE Bassin de Thau a d’abord intégré la plateforme pilote ReMed Zéro Plastique au sein de ses programmes de sciences-participatives avant de devenir la première organisation copilote de la plateforme Zéro Déchet Sauvage et de son réseau en Occitanie. Il est depuis peu épaulé par Mountain Riders pour animer la plateforme dans les territoires de montagne.

Un copilote historique engagé dans les sciences participatives

Grâce à l’animation et la formation du réseau Sentinelles de la mer Occitanie (20 programmes et 13 structures relais) ainsi que son expertised’accompagnement auprès de collectivités occitanes, le CPIE BT peut compter sur de nombreux acteurs pour faire remonter de la donnée qualitative partout en Occitanie. 20 structures sont membres du réseau CPIE Bassin de Thau en 2022 et 13 structures sont membres des Sentinelles de la Mer Occitanie :

Pour en savoir plus : https://www.cpiebassindethau.fr/

 

Des chiffres marquants

Depuis 2019, le réseau ZDS rassemble et fédère 72 structures sur l’ensemble de la région Occitanie.

Associations, acteurs publics, établissements scolaires, organismes socioprofessionnels, ce réseau regroupe une grande diversité de structures car chacun détient une partie de la solution. La collaboration entre tous ces acteurs est nécessaire pour lutter contre les déchets sauvages.

Si le réseau ZDS en région Occitanie s’est initialement concentré sur le littoral, principalement dans l’Hérault, où est basé le CPIE Bassin de Thau, et les Pyrénées-Orientales, de plus en plus de structures s’impliquent dans les terres, et notamment dans territoires de montagne grace aux actions de Mountain Riders.

381 relevés issus de ramassages organisés en Occitanie ont été saisis sur Zéro Déchet Sauvage par 50 structures sur l’ensemble du territoire de la région ayant mobilisé plus de 8 500 personnes.

L'Occitanie est la deuxième région qui dispose du plus grand nombre de ramassages sur ZDS en France, avec une progression importante etconstante depuis 2021 pour atteindre près de 400 relevés fin 2023.

Les ramassages en région Occitanie se sont initialement concentrés sur le littoral : dans l’Hérault, et notamment sur la lagune de Thau avec la mission locale de Wings of the Ocean (142 opérations), dans les Pyrénées- Orientales, grâce aux actions de Cerbère Gardiens Mer et Nature (64 ramassages) et Label Bleu (20 ramassages) et dans le Gard, où est présent l’Institut Marin du Seaquarium (24 ramassages). De plus en plus de ramassages ont maintenant lieu dans les terres, et notamment dans les cours d’eau, où agit le CPIE Bassin de Thau (20 opérations réalisées) et les territoires de montagne où Mountain Riders et son réseau sont présents (17 actions organisées).

 

Typologie des matériaux : le plastique domine

Sur l’ensemble de la région Occitanie, le plastique, matériau le plus impactant pour les écosystèmes, est le plus présent tous milieux confondus, avec 41 % du volume des déchets ramassés. Il est suivi du métal (20 %), du verre (9 %) et du papier/carton, du textile et du bois (7 % chacun). Ces proportions de papier/carton et de textile sont parmi les plus importantes sur l’ensemble du territoire national, notamment pour le textile, particulièrement présent dans les cours d’eau (10 %) et les lagunes littorales (8 %).

Notons également la présence d’importantes quantités de métal en zone rurale (45 % du volume ramassé) et en zone urbaine (31 %) liées à des dépôts sauvages constitués d’objets métalliques (mobilier, électroménager, véhicules...) et un grand nombre de canettes ramassées.

Il est aussi intéressant de constater les volumes importants de bois en montagne (26 % du volume total, liés notamment à l’abandon des jalons de piste), de verre en zone urbaine (15 %, liés au nombre de bouteilles en verre abandonnées) et de caoutchouc dans les cours d’eau (13 %, principalement des pneus)

 

Principaux déchets comptés : focus sur les indicateurs clés

Comme partout en France, les mégots représentent le déchet le plus compté par les structures du réseau Zéro Déchet Sauvage, avec plus de 237 000 mégots soit 64 % des déchets comptés. Viennent ensuite les emballages et contenants alimentaires en plastique et les déchets indicateurs du protocole niveau 2, le plus utilisé : les canettes, les bouteilles en verre et les bouteilles plastique. On retrouve ensuite les autres déchets indicateurs du niveau 3 dont de nombreux plastiques à usage unique et des déchets témoins de l’activité de pêche (cordages, boites d’appâts).

Notons encore une fois que 16 déchets de ce classement sont constitués de plastique et que plusieurs sont concernés par des mesures d’interdiction ou de limitation inscrites dans la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire), tels que les sacs plastique, les gobelets, les pailles ou les cotons-tiges. Bien que moins présents, ces déchets sont encore retrouvés en quantités importantes depuis la mise en application de la loi. Lesmasques COVID, un temps retrouvés en grandes quantités, sont beaucoup moins présents depuis la levée des restrictions sanitaires.

 

Secteurs économiques impactants

La majorité des ramassages ayant fait l’objet d’une caractérisation niveau 4 ont eu lieu en cours d’eau. On retrouve donc logiquement une typologie de déchets caractéristique de ce milieu. Les déchets sont en effet peu dégradés avec seulement 27 % de fragments contre 73 % de déchets identifiables.

Parmi les objets identifiés, on retrouve, en plus des emballages plastique (21%), d’importantes quantités de déchets de boissons (bouteilles en verre, canettes, bouteilles plastique et bouchon en plastique) qui représentent près de 48 % des déchets présents dans et au bord des cours d’eau.Les lingettes jetables (9%) sont également très présentes. Elles se retrouvent dans le milieu naturel après avoir transité par les réseaux d’assainissement.

Encore une fois, ces résultats sont représentatifs des secteurs économiques impactant la pollution aux macrodéchets dans les cours d’eau, plus que dans les autres milieux. Le poids du secteur de l’alimentation dans les déchets retrouvés en Occitanie est colossal avec 67 % des déchets ramassés, comme en témoignent la quantité d’emballages alimentaires, de bouteilles en plastique et en verre et de canettes.

On notera également l'importance du secteur des cosmétiques, de l’hygiène et des soins personnels dans les déchets retrouvés (12 %) avec notamment un grand nombre des lingettes jetables. Le secteur du bâtiment et des travaux a également un impact significatif (4 %).

Enfin, notons le pourcentage très faible du secteur du tabac (3 %), par rapport à d’autres territoires, du fait que ces données sont issues principalement de ramassages en cours d’eau, milieu où les mégots sont moins présents, par rapport aux zones urbaines ou littorales.

 

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